Le Pays d’Auge – 21 janvier 2022

Un demi-million d’euros pour aider le Château du Breuil à devenir leader des spiritueux

 

Suites de luxe, nouveaux bâtiments… Depuis son rachat, le Château du Breuil ne cesse de se développer avec l’ambition de s’imposer dans le top 3 des concepteurs français de spiritueux. La future pépite du spiritourisme vient d’être soutenue par l’Etat.

« On souhaite faire vivre une expérience autour des spiritueux et du site d’exception. » Repris en plein confinement, le Château du Breuil-en-Auge ne cesse de se développer avec l’ambition de devenir leader dans les spiritueux haut de gamme et développer le spiritourisme. La Spiriterie Française s’est fixée comme objectif de s’imposer dans le top 3 des concepteurs français de spiritueux d’ici cinq ans, autour de nouvelles productions. Un projet innovant et ambitieux Un projet ambitieux, pour lequel le Château du Breuil vient de recevoir une aide de 500 000 € de l’État. « Mêlant innovation et tradition au tour d’un véritable modèle économique, la distillerie contribue à l’image du pays d’Auge et au-delà, à la fois au niveau national et international », souligne Guillaume Lericolais, sous-préfet de l’arrondissement de Lisieux, en visite sur le site aux côtés du préfet, du sous-préfet en charge de la relance, et du maire du Breuil en-Auge. « Quand on voit que la Normandie est la région à visiter absolument selon le New York Times, on a encore plus confiance en l’avenir ! » sourit Frédéric Dussart, président-directeur général.

Les repreneurs semblent bien partis pour atteindre leurs objectifs. Alors qu’ils pensaient réaliser un chiffre d’affaires de 4,8 millions d’euros en 2021, ils en ont finalement réalisé 5,8 millions d’euros l’année prochaine, « ce qu’on avait prévu pour 2025 ». Des chiffres qui donnent raison à leur stratégie de développement. Des embauches ; le site emploie 50 personnes, contre 27 à leur arrivée. De nouveaux produits premium ajoutés au traditionnel calvados : whisky, gin ou encore rhum. Et une communication bien rodée, misant notamment sur des influenceurs, des ambassadeurs digitaux.

Nouvelle boutique, suites de luxe…  Depuis juin, le Château du Breuil a ouvert une toute nouvelle boutique de 250 m2, avec un escape bar et dégustation. Ceux qui ont gravité dans l’inforatique avant de reprendre la maison augeronne l’ont d’ailleurs fait modéliser en 3D, pour pousser l’expérience visiteur même en ligne. « D’ici trois mois, nous ouvririons une salle de séminaire pour les entreprises, pouvant accueillir 50 personnes », annonce Frédéric Dussart. Dans le parc, les visiteurs pourront bientôt faire une halte au Jardin des saveurs. « Nous avons créé ce jardin pour cultiver nous-mêmes les plantes destinées à faire le gin », explique le PDG-directeur, qui a acquis 50 % du capital de la société calvadosienne C’est Nous. Enfin, les travaux ont commencé dans le château du 16e siècle pour y créer cinq suites de luxe haut de gamme, prévues pour novembre prochain. S’inspirant du modèle écossais, la Spiriterie Française souhaite mêler tourisme et spiritueux. « Dans un cadre intimiste, entre une balade à vélo électrique, les hôtes pourront déguster leur spiritueux », image le directeur Roberto Montesano. « Nous voulons encore plus ouvrir le château aux visiteurs », poursuit son associé Frédéric Dussart, bien décidé à contribuer au rayonnement du pays d’Auge.

Continuer de grandir, et s’agrandir Grâce au soutien de l’État, l’entreprise se servira du demi million d’euros pour concrétiser son projet d’agrandissement. La société vient d’acquérir un bâtiment de 4 000 m2 à Lisieux pour des bureaux et du stockage. Elle souhaite également construire une nouvelle distillerie, une brasserieet une nouvelle chaîne de productions. Car l’île de 25 hectares sur la Touques a révélé une grande partie de ses potentialités, l’entreprise recherche des terrains. Enfin, le Château du Breuil profitera de cette aide pour mettre aux normes énergétiques ses bâtiments existants. Tour à tour filature, laiterie, fromagerie et même chocolaterie, le site abrite une distillerie depuis 1954. Les produits du Château du Breuil sont aujourd’hui exportés dans plus de 60 pays. Une success story qui n’a pas fini de faire parler d’elle, comme l’a rappelé le préfet : « C’est une très belle histoire en devenir ».

Camille RUFFRAY